Une voie : la méthode Pochon

C’est la voie de l’agriculture durable. C’est aussi une voie du véritable développement durable, nous pouvons aussi transposer ces expériences hors du domaine agricole en essayant de tirer des préceptes intéressants.

Le constat : C’est celui d’André Pochon qui s’installe agriculteur en 1954, a l’époque l’agriculture française contrairement a celle d’avant la deuxième guerre mondiale avait bien du mal a nourrir sa population, deux agronomes influencèrent André Pochon , le premier André Voisin avec sa rotation des parcelles herbagères ou appelée encore  pâturage raisonné, la  méthode s’inspire de la migration des bisons qui commençait a brouter vers le Sud des Etats Unis puis remontaient vers le Nord suivant la pousse optimum de l’herbe c'est-à-dire une hauteur comprise entre  dix et quinze centimètres, d’où l’idée de faire des parcelles a l’aide de clôtures électriques (6 ou 12 volts) assurant un ou deux jours de consommation pour éviter le surpâturage ou le sous pâturage et donner une herbe de valeur optimum pour la production laitière, il s’élevait néanmoins contre l’agriculture productiviste. Il fit des conférences dans le monde entier il mourut en 1964 a la Havane au cours de l’une d’elle.

La deuxième influence fût celle de René Dumont qui avant d’être candidat écologiste a l’élection présidentielle de 1974 était un agronome très connu mais mal vu par les pouvoirs en place. Il préconisait une proportion plus grande de prairies temporaires pour augmenter la productivité, néanmoins il n’était pas productiviste et il critiquait l’agriculture Française des années 1970.

Revenons à André Pochon il fût tenter quelques années par la culture Mais ensilage complété par du soja importé pour la nourriture des vaches laitières mais rapidement devant les dégâts écologiques, économiques et sociaux, il changeât de stratégie.

Le livre d’André Pochon «  Agronomes et Paysans un dialogue fructueux » nous servira de référence. Mais avant cela examinons pourquoi le Maïs a-t-il la cote pour l’alimentation des vaches laitières : tout d’abord  il capte mieux le Gaz carbonique pour former des sucres car il fait partie des plantes dite en C4 comme la canne a sucre. Et de plus il consomme moins d’engrais azotés, ajouté a cela qu’il s’ensile très bien en formant des rendements de l’ordre de 10 tonnes de matières sèche a l’hectare et de plus il était subventionné contrairement a la prairie. C’est essentiellement un fourrage d’hiver ou les vaches se servent elles-mêmes. Mais comme le faisait remarquer André Pochon ce Maïs demandant de la pluie et de la chaleur il est sinistré en Bretagne une année sur deux d’où de nouvelles subventions, de plus même si les vaches comme tous les ruminants fabriquent leur propres protéines avec des hydrates de carbone comme la cellulose a l’aide des bactéries de la panse

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Néanmoins, le Maïs est pauvre de certains acides aminés nécessaires au métabolisme et comme par miracle le soja est riche des acides aminés manquants au maïs. Ces acides aminés sont au nombre de vingt deux principaux dont huit essentiels.

Le soja est donc pratiquement indispensable au Maïs pour l’alimentation animale, malheureusement il est très peu cultivé en France sauf pour l’alimentation  humaine, il demande un climat chaud et humide, en France l’idéal est le Sud Ouest et surtout,pas la Bretagne. Autrement dit c’est une culture delocalisée utilisée en tourteau, majoritairement OGM, le concentré a base de soja demande beaucoup d’énergie fossile (distance plus transformation). Pour couronner le  tout  vint l’élevage du porc, nourrit en partie au soja et élevé sur caillebotis c'est-à-dire des  sols ajourés.  Voir la photo ci dessous.

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Les déjections sont alors récoltées dans une fosse en dessous et/ou a côté du bâtiment, 90 % des élevages sont ainsi. Le résultat est le lisier qui contrairement au fumier n’apporte pas de matière organique aux sols qui peu a peu se stérilisent et perdent leur fertilité et demandent de plus en plus d’engrais chimiques. De plus le lisier contient de l’azote sous forme ammoniacale et sous forme nitrique ce dernier n’est pas  retenu par le sol ce qui explique que ce nitrate se retrouve dans les nappes phréatiques et dans les rivières et ce qui explique la prolifération des algues vertes depuis 1970. D’autant plus que la Bretagne produit 50% de la production porcine.

Le lisier pour ne pas augmenter les nitrates de l’eau fluviale doit être épandue sur végétation en pleine croissance ce qui demande de grosses capacités de stockage (presque un an) et ce qui n’est pas fait, il existe même de l’élevage pratiquement hors sol, notons que les scandaleusement incompétents et méprisants  qui nous gouvernaient on osés autoriser l’augmentation de la taille des porcheries.    

Pour André Pochon, le remède est la méthode traditionnelle avec une litière en paille ce qui limite et transforme les nitrates et azote ammoniacal en azote organique se libérant lentement dans le sol, non seulement le taux d’humus augmente avec le fumier et le taux de nitrate dans l’eau diminue. Le même André Pochon remarquait que la méthode intensive coûtait chère ; non seulement  il fallait traiter les algues vertes, dénitrifier l’eau du robinet. Notons que le procédé est complexe  les nitrates sont transformés  en oxyde nitreux (NO3 devenant N20) qui une fois dans l’air est trois cent fois plus puissant que le gaz carbonique en terme de gaz a effet de serre (298 exactement).

Le même André Pochon indiquait au milieu des années 1990 que les dégâts de l’agriculture productiviste coûtait trois mille francs de dégâts par personne et par an , ce qui fait quatre cent cinquante euros de nos jours voir six cent avec l’inflation soit 2400 euros pour une famille de quatre personnes, cette même somme permettrait de ne pas polluer et de faire une agriculture véritablement durable (il faudra s’habituer aux prix plus chers).

A titre d’exemple des gaspillages de l’agriculture productiviste, André Pochon indiquait que dans le système intensif il arrivait que des pertes de 140 kilogrammes d’azote par hectare soit constatées. Nous ne savons pas si cela est du a l’excès d’engrais azotées, a la décomposition de l’humus et a une terre laissée a nue a l’automne, vraisemblablement le mélange des deux, néanmoins cela est une perte,un gaspillage, une pollution et c’est l’équivalent de 420 litres d’équivalent pétrole (140*3= 420, 3 litres de pétrole pour  capter un kilo d’azote atmosphérique) soit en Equivalent Voiture a Fabienne 420/5=84*100= 8400 Kilomètres (en réalité c’est moins de cinq litres au cent) . Nous insistons sur Fabienne car elle  s’est efforcée au maximum (sûrement sans le savoir) de, respecter les recommandations de René Dumont notre candidat Ecologiste de 1974 qui préconisait des voitures particulières a moins de cinq litres au cent kilomètres (Nous avons voté pour lui, mais nous avons été moins exemplaire que Fabienne) . Nous nous étonnons que de nos jours les Ecologistes ne parlent ni d’écologie, ni de survie de l’humanité mais de salades électorales

à l’exception d’ Yves Cochet (il n’aurait pas fait beaucoup de voix, mais le message aurait été entendu). Pour terminer notre digression signalons qu’André Pochon indiquait que la loi Voynet sur l’eau taxant les engrais azotés n’était toujours pas appliquée.          

 

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