Biocarburant et développement durable

L’huile de colza ou de tournesol auto produite ?.

Le biocarburant peut contribuer a l’autonomie des exploitations en agriculture durable a condition de respecter plusieurs règles.

-Ce sont les besoins en tourteau de colza ou de tournesol pour les vaches laitières et non les besoins en carburant qui seront prépondérant.

Prenons un exemple, si les besoins sont de 100 kilos par vache et par an; si nous prenons une petite exploitation de 30 vaches et trente hectares. Les besoins en tourteau sont de 100 kg par vache cela fera 100*30=3000 kilos.

Le rendement moyen français du colza  est de 33 quintaux par hectare le rendement est de 40% en huile et de 60% pour le tourteau, si nous optons pour 25 quintaux/ha ce qui peut être un rendement limitant les apports extérieurs en engrais ,nous produisons alors : 1500 kg de tourteau et 1000 litres d’huile, il faudra donc deux hectares, les 2000 litres d’huile couvrent les besoins en combustibles de 20 hectares.

Le biocarburant est donc un sous produit et ne peut s’envisager que d’une manière artisanale ou un kilogramme d’équivalent fuel  est nécessaire pour en obtenir sept litres de biocarburant et très important sert en même temps a faire du tourteau (C’est ce qui reste après avoir pressé l’huile).

Le vrai biocarburant respecte l’authentique développement durable il est en quantité limité et prend sa place dans des cultures multifonctionnelle. Nous pouvons citer la Jatropha  utilisé en Afrique cultivé sous forme de haies protégeant les cultures des herbivores (qui n’aiment pas l’odeur) et dont les fruits donnent de l’humus et de l’huile pouvant alimenter un motoculteur ou un groupe électrogène.

Le figuier de barbarie, et la canne à sucre sous forme de haies peuvent être un choix judicieux.

L’agro carburant :

C’est l’utilisation semi industrielle des végétaux pour fabriquer l’huile  puis un ester d’huile  ou de l’Ethanol avec de la betterave. Les rendements sont insuffisants : déjà la culture intensive demande 500 litres de fioul a l’hectare plus la transformation plus coûteuse en énergie que l’huile brute malgré la production simultanée de tourteau ou aliment du bétail pour produire deux litres d’Ethanol un litre de pétrole est nécessaire pour l’ester d’huile  c’est un litre de fioul pour trois litres d’ester d’huile.

Les necrocarburants : ils sont en concurrence nette avec la production alimentaire et de le rendement est totalement nul voir négatif, nous pouvons citer entre autre le maïs Américain destiné a 40% a faire de l’Ethanol dont les résultats sont totalement catastrophiques voir criminels en faisant monter le cours du maïs et le rendant hors de prix pour les populations mexicaines pauvres. Soulignons encore une fois le rôle désastreux de l’OMC (organisation mondiale du commerce qui empêche le boycott du Maïs Américain et un vigoureux protectionnisme empêchant l’exportation  du maïs Mexicain, le bon sens voudrait que l’autonomie alimentaire passe avant toute autre considération. Citons l’huile de palme qui est une arme de destruction massive vis-à-vis de la nature et vis-à-vis de l’homme et dont l’utilisation en tant que carburant est beaucoup plus productrice en terme de gaz a effet de serre que le charbon quand sa culture implique la destruction de la forêt.

Notons qui le terme bio, agro et nécro n’est pas forcement lié a la plante mais a l’esprit dans laquelle elle est cultivée ainsi que le bilan énergétique, par exemple la Jatropha dont nous avons vanté les vertus, si elle est plantée sur des milliers d’hectares, si l’huile est exportée par une multinationale de bio passera a nécro, si elle est exploitée d’une façon industrielle mais pour les besoins du Sénégal uniquement elle deviendra agro. L’Ethanol produit a partir de canne a sucre et uniquement destiné a la consommation nationale Bresilienne et dont le rendement est exemplaire car les résidus de canne a sucre sont exploités a le statut d’agro carburant.

L’utilisation de céréales comme le blé ou le maïs est toujours un nécro carburant. Pour le palmier a huile si celui-ci est planté sur des terres anciennement cultivée et sous forme de haie ou en suivant les principes de l’agroforesterie et pour une utilisation locale nous pouvons obtenir du Bioacarburant.

En résumé le :

Biocarburant : Il se caractérise par une production artisanale, et une production et utilisation locale, il n’entre pas en concurrence avec l’alimentation humaine, il ne donne lieu a aucun commerce il est destiné a une petite structure (petit village maximum) il est adapté a l’agriculture durable. Il se présente sous la forme d’huile pressée brute et parfois filtrée.

L’agro carburant : Il est produit par l’agriculture classique et son utilisation  se fait en mélange avec du diesel ou de l’essence, son processus est plus compliqué c’est une utilisation industrielle, son rendement est faible, l’utilisation n’est pas forcement justifiée.

Le nécro carburant : Entrent directement en concurrence avec l’alimentation et causent des dégâts considérables à l’environnement. En premier lieu toutes les céréales destinées a faire de l’Ethanol sont définitivement a proscrire. L’huile de palme est a interdire et avant cela subir une boycott rigoureux, les dirigeant des multinationales commerçant avec des nécro carburant devraient aller en prison pour crime contre l’humanité.

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