Fabienne 4

 

 

L’agriculture subit aussi des profondes transformations tout d’abord avec la taxe carbone de 700 euros la tonne de gaz  carbonique. Si 3 kilogramme de pétrole sont  nécessaire pour produire 1 kilogramme d’azote synthétique  une tonne d’ammonitrate (principal engrais azoté) a 33% d’azote demande une tonne de pétrole taxé a 700 euros la tonne de CO2 a raison de 2,3 tonne de CO2 par tonne de pétrole cela donne 1610 euros ce qui fait cher. De même le soja importé devient complètement hors de prix s’il provient de la destruction de la forêt. Les fabricants d’engrais crièrent à l’assassinat mais en fait c’est ce qui les sauva de la débâcle complète. Ils se lancèrent dans la fabrication du compost avec du lisier de porc et du bois Raméal fragmenté, des secteurs entiers disparaissent presque totalement comme les marchands d’engrais azotés, des usines de transformation de la viande, en partie. Les conséquences auraient ou être désastreuses mais heureusement de nombreux territoires entraient en transition en suivant le processus de Totness en cinq ans sept cents monnaies locales avaient vus le jour.

Les groupes de travail qui se retrouvaient le plus souvent étaient les suivants.

-L’alimentation : Le plus souvent produite sur place, il fallait bien reconnaître que le clash entre le gouvernement politique et le gouvernement de long terme sur le quota de viande avaient considérément accéléré la résilience alimentaire

La résilience est la faculté pour une ville, pour un territoire, pour une région de résister aux  changements extérieurs, en clair le cours mondial du blé ou du soja pouvait tripler et les conséquences étaient très minimes.

-Le groupe énergie : elle était produite localement, les besoins de la ville ou du territoire en ce qui concerne les consommations directes, électricité, eau chaude, chauffage, c’était plus dur pour l’énergie grise ou énergie de la consommation qui heureusement diminuait fortement.

- Le groupe construction écologique : La cellulose, la terre, la paille, le chanvre, le lin, le miscanthus était utilisés.  

Miscanthus : herbe a éléphant, c’est une plante prometteuse en terme de biomasse, elle peut produire jusqu’a vingt tonnes de matière dans les pays tropicaux, douze en Europe, sans engrais et sans dépenser beaucoup d’énergie.  Peut servir comme combustible ou comme isolant, la biomasse des racines est aussi importante ce qui permet d’enrichir le sol en humus.

Il existe aussi le groupe monnaie locale, industrie artisanat et parfois art et communication suivant les cas.

Les progrès sont notés et évalués par les indicateurs de résilience.  

-le pourcentage de nourriture produit localement sachant qu’en ce domaine la situation était dramatique autrefois dans les années 2000, le pourcentage de la plupart des régions n’atteignait pas 10%, une autre donnée essentielle est que les villes du moyen age, ainsi dans une petite ville de Corrèze Treignac la morue était courante, ainsi que de la viande de baleine  venait en bateau par la rivière du coin. De plus les épices venaient de loin, 50% de la nourriture produite en cinq ans c’est une réussite.

-Le pourcentage de monnaie locale par rapport a la monnaie nationale.

-Le nombre d’entreprises appartenant à des propriétaires locaux

-Le pourcentage de personnes travaillant en dehors de la ville et le trajet moyen

-Le pourcentage d’énergie produit localement : Il ne faut pas oublier pour autant l’énergie grise plus importante que l’énergie directe.

-La proportion de produit de base fabriqué dans la commune.

-Le nombre de bâtiment construit de manière renouvelable.

Tous les indicateurs doivent augmenter sauf le nombre de personnes travaillant a l’extérieur.

Fabienne se rendait a la faculté dans le département d’Histoire et Géographie, en effet dans cette rentrée 2033 elle allait donner une heure de cours par semaine sur Histoire des initiatives de transition, et liens avec les politiques gouvernementales.  Elle se trouvait dans le tramway, cette adorable petite brune à la tête bien faite d’une cinquantaine d’année paraissait dix ans de moins. Elle se remémorait les conditions nécessaires pour une transition réussie.

-Un gouvernement et une chambre des députés de long terme.

- La santé, l’éducation, la terre, l’énergie complètement séparée du secteur financier.

-Une banque de transition avec création monétaire et avec au besoin une monnaie spéciale (un peu plus importante qu’une monnaie locale).

-Ne plus mesurer la croissance mais se concentrer sur ce qui est juste socialement et équitable, se concentrer sur la préservation des sols, des fleuves de l’air, des ressources, augmenter la résilience. Ne pas avoir peur de la décroissance en effet elle sera de plus en plus acceptée. A l’époque de la candidature de René Dumont (1974) la croissance Zéro préconisée par le club de Rome était considérée comme un scandale car a l’époque la croissance correspondait a des biens d’équipement : vélomoteurs, voitures, frigo tourne disque, téléviseurs,  radiateurs, chauffe eau elle était associée a un mieux être. Effectivement l’indice de progrès véritable augmentait ( PIB- dégâts a l’environnements et chômages et précarité), puis celui-ci déclina pour atteindre celui des années cinquante dans les années 2010. L’inversion intervint a la fin des années soixante dix. Une rivière pure ne produit pas de PIB, Par contre une usine située sur la berge polluant avec les sous produits de la fabrication de pesticides, les riverains s’empoisonnent en utilisant l’eau ce qui augmente le PIB avec les visites du médecin, et les examens médicaux. Un procès a lieu et la rémunération des avocats fait lui aussi du PIB, un dispositif antipollution est finalement adopté ce qui augmente encore le PIB, c’est ce genre de croissance qui alimente actuellement le PIB . La croissante verte aura-t-elle lieu ?. A la limite dans une société écologique, sociale, équitable durable et solidaire personne n’en a rien à faire et il ne faut pas pour autant prôner la décroissance comme un dogme mais plutôt être des objecteurs de croissance. Il est néanmoins certain que la relocalisation augmentera provisoirement le PIB (une partie de la croissance est prise par les chinois), les millions d’éoliennes aussi,  les dizaines de milliers de methaniseurs aussi, les petites voiture électriques également sans parler du recyclage généralisé, puis avec l’augmentation de la durabilité des produits, et le délit d’obsolescence programmée, la croissance va connaître  une grande chute mais cette chute n’aura pas de conséquence dans une société résiliente.

-Enfin libération de l’intelligence collective.

-La terre, l’énergie, la santé, l’éducation, l’eau ne doivent en aucun cas être entre les mains du secteur de la finance et hors de portée de l’OMC, gérés collectivement au pire par l’état au mieux par les communes et territoires autonomes.

Ce cours lui avait été proposé car elle revenait de son année pratique en tant que participante du comité de pilotage  d’un territoire en transition. Laissons notre amie Fabienne préparer son cours et penchons nous sur l’agriculture de demain : l’agro écologie.

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